Biographie

Si je suis née en 1950 en France, c’est en Afrique noire que j’ai grandi, là où le profond est à fleur de peau. Perceptive j’entendais les pulsations de la terre et des hommes. Contemplative, je regardais pendant des heures le tisserand inventer sa toile en rythme et en rires. Manuelle, j’inventais des villages avec l’argile rouge du jardin, je cousais les vêtements et bâtissais des maisons de carton pour les poupées de ma sœur.

De retour en France, je me passionne pour l’enseignement dispensé par L’Ecole d’Art Martenot de Paris. La méthodologie et l’ancrage dans la philosophie chinoise me place sur un chemin que je n’ai jamais quitté.

Tisserande, je danse avec les navettes, harmonisant les couleurs et les motifs, scandés par les battements du métier à tisser. Les tissus, créés pour chaque personne, révèlent le mouvement singulier de la silhouette.

L’encre, l’eau et le papier sont mes alliés pour peindre quand la présence laisse l’instant s’exprimer. Contemplative, je me laisse habiter par les énergies de la nature, le pinceau répondant à cet élan intérieur.

Apanage de l’art photographique, la saisie de l’instant en trois dimensions s’est imposée après un moment pendant lequel j’ai rencontré les danseurs. Comment traduire l’intensité de leur vécu, l’éphémère poésie du geste.

Voyageuse immobile, je vais à la rencontre de l’humanité, témoignant de ses forces et fragilités.

Chaque entité apparue est un cadeau du moment juste, elle ne m’appartient pas, elle transite par mon cœur et mes mains.

Là encore, le papier s’impose comme médium.

Mon atelier nomade a pris vie à L’Isle sur la Sorgue dans le Vaucluse, s’est amouraché de la Lozère, s’ancre actuellement à St Priest des Champs dans le Puy de Dôme .

Mes sculptures sont présentées lors d’expositions éphémères ou dans des Galeries.

” Le mouvement est au cœur du travail de Marion Lamy.

Le mouvement et aussi le papier, un matériau que Marion a élu pour exprimer ses émotions.

La rencontre avec un papier, sa plasticité ou sa raideur, ce qu’elle ressent à son contact est pour elle le déclencheur d’une recherche qui l’amène à suivre le mouvement propre au matériau, ou au contraire- par torsion, plissage, pliage ou déchirure- à le conduire là où elle veut.

Telle une plaque sensible, le papier froissé, sculpté, reflète d’abord le mouvement intérieur de l’artiste.

Si la technique relève autant du modelage que de la couture, la démarche s’inspire des maitres orientaux : trouver le geste juste au bon moment, dans ce cas précis quand le papier juste encollé, donc encore mouillé est au bord de la déchirure. “

Martine Paulais

"Papier, créations et métamorphoses.", Dessain et Tolra